Approche-t-on d'une période de baisse des taux des prêts immobiliers ?

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Approche-t-on d'une période de baisse des taux des prêts immobiliers ? C'est l'opinion grandissante de nombreux courtiers en crédits qui observent une stabilisation globale, voire quelques baisses, des barèmes des taux de crédit. La question qui se pose est de savoir si cette tendance va prendre de l'ampleur en 2024.

 

"Le pic de la hausse des taux d'intérêt est déjà derrière nous", affirme le courtier Vousfinancer, notant qu'une grande banque nationale vient de réduire ses taux pour les meilleurs emprunteurs, passant même sous la barre des 4 % sur une durée de 20 ans.

L'année 2023 se clôture avec des taux d'intérêt moyens sur 20 ans autour de 4,2 % ou 4,3 %, soit 2 points de plus qu'il y a un an. Les courtiers estiment que les taux vont évoluer sur un plateau autour de 4 % en 2024, permettant aux meilleurs profils d'emprunter à 3,8 % à taux fixe sur 15 ans, et aux moins favorables de plafonner à 4,5 %.

 

Ensuite, les professionnels du crédit anticipent une baisse plus marquée des taux en fonction des décisions de la Banque centrale européenne (BCE). Cependant, les banques, qui retrouvent des marges sur le crédit immobilier, cherchent à reconstituer leur clientèle sans relâcher la vigilance sur le crédit, surveillé de près par les autorités financières.

 

Cela se traduit par une reprise de la production de crédit au cours des derniers mois de l'année, selon la Banque de France, atteignant 9,8 milliards d'euros.

 

Pour stimuler cette reprise, les établissements bancaires n'hésitent pas à renforcer certaines mesures en faveur des emprunteurs, comme le prêt à taux zéro (PTZ). Le gouvernement a récemment porté le montant de ce dispositif à 100 000 euros, limité à certaines zones d'habitation. Des banques telles que le Crédit Agricole et la Caisse d'Épargne proposent même des prêts supplémentaires pouvant aller jusqu'à 20 000 euros, aux mêmes conditions. Chez la Caisse d'Épargne, cette offre peut être cumulée avec un prêt évolutif destiné aux jeunes de moins de 35 ans, ajustant les mensualités en fonction de l'évolution des revenus.

 

Un autre signe de reprise sur le marché est la confirmation par la Banque de France que le calcul du taux d'usure redeviendra trimestriel à partir du 1er janvier 2024. Cette mesure, qui fixe le taux plafond au-delà duquel les banques ne peuvent pas prêter, passera à une base trimestrielle après une période exceptionnelle de publication mensuelle due à la remontée rapide des taux directeurs de la BCE. Le taux d'usure pour un prêt immobilier de 20 ans et plus atteindra 6,29 % au 1er janvier prochain, un niveau sans précédent depuis 2012. L'écart avec le taux effectif global moyen pratiqué par les banques est désormais de 157 points (4,72 %). Au cours des douze derniers mois, le taux d'usure pour un tel prêt a augmenté de 270 points de base.